Cinéma : "Le Grand Jour" dévoilé par Pascal Plisson et "ses" enfants

De l'école à la passion...

En 2012, le réalisateur français a fait un carton avec son long-métrage croisant les histoires de 4 enfants se rendant en classe. Aujourd'hui, il s'intéresse à 4 adolescents passionnés : le boxeur Albert, la contorsionniste Deeghii, la férue de maths Nidhi et le ranger Tom.

Pour donner à son documentaire une impression de film, il a longuement observé le quotidien des familles. "Les enfants n'avaient qu'une seule règle : ne pas regarder la caméra", nous explique-t-il. 

Mais pourquoi les avoir choisi eux ? Qui sont-ils ? Réponse dans cette interview exclusive pour CitizenKid...

Article créé par Charlotte Loisy le 8 sept. 2015

Etudiant à l'Uganda Wildlife Authority, Tom ne pense qu'à une chose : protéger la nature et avoir un métier pour ne plus être une charge pour sa famille. Pour réussir son examen final, il apprend sans relâche tout ce qu'il faut savoir en botanique, biologie et géologie.

"La faune, la flore, c'est la vie, insiste-t-il. Ce n'est pas seulement important pour mon pays, ça l'est pour le monde entier !". Le test était capital pour lui. Pascal Plisson explique qu'en Ouganda, on a pas de seconde chance. La plupart des camarades de Tom viennent de milieux défavorisés. Il ne fallait donc pas passer à côté...

A 15 ans, Nidhi a la tête sur les épaules. Passionnée de maths, elle est prête à tous les sacrifices pour intégrer l'école gratuite du Super 30 et aider sa famille.

Concernant sa participation au film, elle nous confie : "C'était génial d'être choisie parmi les enfants. Les gens venaient me féliciter dans la rue quand on filmait. J'avais l'impression d'être une héroïne".

Si elle a un conseil pour les enfants qui ont comme elle une passion, c'est de ne pas se laisser distraire par ce que disent les autres, de ne pas se comparer aux autres enfants et de croire en soi. "Si tu as la passion et la concentration, rien ne peut t'arrêter", conclut-elle.

Pascal Plisson l'avoue, si c'est Albert qui a été choisi pour le film, c'est en partie grâce au duo qu'il forme avec son meilleur ami Roberto. Devenu depuis acteur, ce "personnage" est une boule d'énergie n'hésitant pas à jouer les coachs pour son "compadre". Toujours présent pour Albert, il l'a beaucoup aidé lors de son grand jour : un combat régional lui donnant accès à une prestigieuse école d'entraînement à la Havane.

Lorsqu'Albert nous parle de sa passion, il explique qu'il faut s'entraîner beaucoup et se sacrifier pour atteindre ses objectifs. D'après Pascal Plisson, c'est l'un des boxeurs les plus talentueux de sa génération. Nul doute qu'avec un coach comme Roberto, il ira loin...

Deegii aussi doit s'entraîner tous les jours. A 11 ans, elle souhaite devenir contorsionniste et est soumise à une discipline de fer pour y parvenir. Pascal Plisson se souvient avoir hésité "car c'est discipline est difficile et parfois controversée en France".

Il a pourtant été touché par Deegii : "Ce qui m'a plu en elle, c'est sa fragilité. Ce n'était pas la plus forte des petites filles qu'on a rencontrées dans la dizaine d'écoles de cirque visitées, mais elle avait une personnalité intéressante. C'est le premier contact qui est important". 

Des rencontres qui ne l'ont pas rendu indifférent et qui se poursuivent par un système de parrainage. Les 4 enfants profitent aujourd'hui de différents soutiens apportés après "Le Grand Jour". "Ce n'est pas juste un film comme ça, insiste Pascal Plisson. Ce sont des films qui nous changent nous et qui les changent eux".

Son prochain projet ? Un film avec un seul personnage car croiser les histoires "ça peut être frustrant".